25 mars 2015 Test Battlefield: Hardline

Avant d'aborder la campagne solo et le multijoueur, je vais vous énumérer quelques généralités su le jeu.

Battlefield Hardline rompt avec la tradition de la licence pour nous plonger dans l'univers gendarmes / voleurs que Counter Strike nous avait fait découvrir (et adorer !). Pendant que DICE s'occupe de Star Wars Battlefront, c'est Visceral Game (Dead Space) qui s'occupe de cet opus, volontairement différent des anciens épisodes, avec le secret espoir pour EA de faire oublier la sortie très mouvementée et décriée de Battlefield 4.

Et chez Visceral, on a mis les petits plats dans les grands pour réussir à satisfaire les joueurs: casting d'acteurs pour les protagonistes de la campagne, nouveaux modes de jeux en multi, et un gameplay différent du traditionnel "on tue tout le monde et on avance". Au final, Hardline mêle le bon et le mauvais, et l'appréciation finale dépendra de chacun.

La campagne solo

Fini l'armée, fini la 3ème guerre mondiale qui va éclater ! Bienvenue dans la police de Miami (et de Los Angeles), avec votre joli badge et votre paire de menotte !

La campagne solo, découpée en 11 épisodes et présentée comme une série policière américaine avec ses "précédemment dans Battlefield Hardline" et ses génériques pleins d'images chocs attirantes, vous fera incarner l'inspecteur Nick Mendoza, qui doit enquêter sur une affaire de trafic de drogue.

Premier point fort de ce mode solo, son casting: Benito Martinez, le Aceveda de The Shield, Kelly Hu, (le Flic de Shangai) sur qui le temps n’a pas d’emprise ou encore Adam Harrington, aperçu dans L.A. Noire. Hélas, première déception aussi: les modélisations sont assez médiocres, loin de ce qu'une console next-gen peut afficher ! La faute à une sortie sur les anciennes consoles ? Kelly Hu par exemple, ressemble dans le jeu à ma grand mère, loin de la jolie asiatique experte en art martiaux. Les protagonistes de la campagne, si certains sont quelque peu attachants, restent toutefois trop dans les clichés, et manque de profondeur. On n'arrivera pas à s'attacher à Nick, bien trop lisse malgré ses déboires.

Parti d'une très bonne idée, la campagne traine en longueur, ne trouvant son rythme que vers les 2/3 de l'aventure. De plus, les phases de dialogues cinématiques viennent ralentir le jeu sans pour autant présenter de l'intérêt puisque souvent à côté de la plaque... A croire que le script fut écrit par une classe de CM 1 !

Et le bidule pour pirater, c'est cadeau, Messieurs les trafiquants ! Prenez en soin...

Passons les incohérences incroyables du scénario ( comme le fait de laisser des pièces à convictions et du matériel de la police sur les lieux, à la disposition des méchants, cf vidéo ci dessus) pour parler du gameplay. Là encore, la déception pointe. Ne vous attendez pas à devoir faire un travail d'investigation, la seule occupation policière autre que la chasse aux méchants consistera à "fouiller" les pièces à l'aide de votre téléphone / scanner. Outil très intelligent, c'est lui qui vous préviendra par une vibration et une indication à l'écran de la présence d'un indice dans a pièce. Et qui vous l'affichera en surbrillance, pour être sur de ne pas le rater ! Indices, qui soit dit en passant, ne sont que des collectibles qui ne servent qu'à débloquer des succès... Pour le côté enquêteur, on regardera plutôt un épisode de Navarro.

Autre aspect du gameplay introduit par le scénario, la possibilité d'arrêter vos adversaires, au lieu de tous les envoyer ad padres. Pour ce faire, Nick peut sortir son badge de policier, immobilisant jusqu'à trois porte-flingues, et leur passer les menottes, tout en les menaçant de son arme pour qu'ils restent bien tranquilles. Vu l'IA des bots, on comprend vite qu'avec un peu de patience, il est possible d'arrêter tout le monde, ce qui signifie un gain d'expérience plus important. D'autant plus lorsque les nouveaux ennemis arrivant dans une pièce remplie de cadavre continuent à se balader en discutant de la météo... On en viendrait presque à vider un chargeur en entrant dans une zone pour pouvoir s'amuser un peu.

Hélas, une fois repéré, il devient impossible de faire autrement que de tuer tout le monde: impossible par exemple de désarmer un ennemi pour l'arrêter une fois qu'il à commencé à vous tirer dessus. Cet inconvénient vous fera parfois rater des primes sur certains criminels spécifiques. Pour palier à cela, le joueur se retrouvera fréquemment à appliquer le schéma identification au scanner - marquage - élimination.

Autre point noir de ce gameplay: l'expérience vas vous faire débloquer de nouvelles armes, plus puissantes les unes que les autres. Où passe le côté policier quand on arrive armé d'une SMG dans un appartement de 30 m² ? On aurait préférer débloquer des améliorations pour le Tazer, ou des compétences supplémentaires pour les arrestations...

Encore un mauvais point, la campagne comporte un nombre assez conséquent de bogues en tous genre, faisant penser aux nombreux problèmes rencontrés sur le précédent opus.

Mais comment est-il mort ? Suis-je un Jedi ?

Les gens de chez Visceral, à trop vouloir nous rapprocher des séries TV, ont dû oublié qu'ils faisaient un jeu. Ici, on est trop proche d'une gentille série, comme Hooker, et trop loin de The Shield, alors que c'est ce qu'on attendait du jeu. Pour preuve, (attention au spoil !) même quand Nick ne bosse plus pour la police, il continue à arrêter les gens... alors qu'un changement de gameplay et une modification de sa psychologie auraient été inspirés...

Au final, l'engouement ne prend pas, et seuls quelques joueurs peu regardant trouveront leur compte sur cette campagne, qui devrait vous occuper une douzaine d'heures si vous voulez débloquer tous les succès.

Le multi

Le gros point fort de Battlefield, c'est son multijoueur. Visceral avait tout intérêt à ne pas rater cette partie du jeu. Et le bilan est mitigé...

Proposant 8 modes de jeu et 9 cartes, le multi de Hardline fait râler le joueur par son manque de contenu. Surtout que les cartes, de petite taille, ne conviennent pas à tous les modes.

Remaniant quelque peu le système, vous devrez ici gagner de l'argent en plus de l'expérience pour acheter armes, gadgets et accessoires. Les 4 classes ont subies quelques changements pour les adapter au gameplay nouveau, et ce point est plutôt réussi, malgré la classe Professionnel  (éclaireur) qui souffre d'un gros souci: une mouche qui pète à vos côtés pendant que vous visez, et hop, c'est l'effet d'une tornade sur votre lunette...

On remarquera aussi que Kinect n'est pas utilisé alors qu'il l'était dans le BF 4, on devra donc passer par le bouton de comm pour interagir avec son équipe.

Le système Levolution est également beaucoup moins exploité, et beaucoup d'éléments ne sont plus destructibles.

En revanche, le chargement d'une partie est bien plus rapide, et les serveurs semblent tenir le coup, puisque sur des parties à 64 joueurs, on ne constate que très peu de latence.

Le Battlelog quand à lui montre qu'il est toujours... inutile ! Exemple simple, il vous affiche 0 amis en ligne quand l'appli Amis de la Xbox, ancrée sur votre droite, vous en montre au moins 8 sur le jeu...

Pour les modes de jeu, on retouve bien sur le Match à mort en équipe, et le mode Conquête, à petite et grande échelle.

Le mode Braquage met en scène une attaque de banque par des voyous et l'intervention de la police. Si l'idée est bonne, le jeu est déséquilibré dans sa difficulté, laissant trop souvent la victoire aux policiers, et les cartes ne conviennent pas toutes à ce mode, posant des points d'extractions pour les voleurs à des endroits franchement impossible à atteindre.

Le mode Argent Sale oppose deux équipent qui se disputent un tas de billets à ramener à leur base. Il est également possible d'attaquer et de voler les billets ramassés par l'équipe adverse, ce qui ouvre des approches tactiques intéressantes.

Les modes Sauvetage et Contrat sont pensés pour l'E-Sport, puisque opposant deux équipes de 5 joueurs. Dans le premier, les policiers doivent atteindre et exfiltrer 2 otages, gardés par les bandits. Dans le second, les policiers doivent escorter l'un des leurs, marqué comme VIP, jusqu'à un point d'extraction sur la carte, VIP que les méchants doivent éliminer. Hélas, le mode sauvetage offre une situation de camping bien prononcée, et le mode contrat peut voir ses parties finir en 30 seconde, si le VIP rushe jusqu'à l'extraction...

Le mode Poursuite infernale est la grosse surprise de ce multi. Issu du mode Domination classique, les points sont ici des véhicules qu'il faudra conduire à grande vitesse pour marquer des points. Vu la petite taille des cartes et l'arsenal explosif du jeu, il faudra travailler en équipe pour remporter la partie !

L'arsenal offert par le jeu est ici très bien senti, surtout avec les grenades incendiaires ou lacrymogènes, lors des parties en 5v5.

En revanche, le jeu souffre des mêmes problèmes que les anciens titres, à savoir des duels en 1 contre 1 qui s'achèvent sur un match nul, et des points de réapparition complètement foireux !

Le NetCode est encore assez instable, et même si c'est mieux qu'un Battlefield 4, on ne comprend pas vraiment pourquoi ces soucis sont encore présents.

Sur le plan technique

Avec une résolution à 720p (900 sur PS4), Battlefield Hardline ne fait pas honneur à la nouvelle génération de consoles. L'aliasing et le clipping sont encore trop utilisés, et on constatera une baisse de framerate sur les modes multis offrants des affrontements localisés.

On sent que Visceral Game n'est pas à l'aise avec le moteur Frosbite 3, et si les détails des armes et les effets visuels sont plutôt bons, certaines texture sont fades, et d'autres mal définies.

La conduite des véhicules n'amène pas vraiment de sensation de vitesse, malgré une vue intérieure un peu plus détaillée.

Le jeu est loin d'être moche, mais on ne prend pas la claque visuelle attendue d'un Battlefield.

La bande son, en revanche, est très bien !