Chroniques de Taylor 3 : Alien Isolation 31 mars 2015
Chronique de Taylor 3
Alien
Isolation
Vous êtes victime de claustrophobie aiguë ? Vous êtes effrayés par toute formes de vie extra-terrestre ? Le silence vous angoisse ?
Ils faut soigner le mal par le mal ; Alien Isolation a sûrement été conçu pour vous.
Sorti le 7 Octobre 2014, Alien Isolation est développé par The Creative Assembly, puis édité par Sega. L’énorme engouement autours des survival-horror ces derniers temps a sûrement influencé les créateurs du jeu, car nous sommes ici très loin de ce qu'ont pu être les autres titres de la série (oui, je pense très fort à Colonial Marines). Il s'agit donc d'un jeu de survie, d'infiltration, où discrétion est le maître mot.
Bien accueilli par la critique, l'ambiance du film Alien est dans ce jeu bien présente, pour le plus grand bonheur des adeptes.
*Tout les jeux de mots nuls de cette chronique sont marqué *, merci de ne pas les prendre en considération.
L'histoire
Dans Alien Isolation, le joueur incarne Amanda Ripley. Oui, c'est bien la fille d'Ellen Ripley, héroïne de la saga cinématographique.
L'action se déroule en 2137, environ 15 ans après les événements du premier film, et Amanda, ne comprenant pas la disparition de sa mère, n'arrive pas à tourner la page.
Elle se fait contacter par Christopher Samuels, qui aurait localisé la boîte noire du vaisseau de sa mère dans un complexe spatial nommé Sébastopol. Il lui propose de l'emmener personnellement la récupérer avec une équipe spatiale.
Alors que notre vaisseau s'approche de Sébastopol, l'équipe se rend compte que le complexe est endommagé et tente une sortie dans l'espace afin d'aller rendre compte. Évidemment, tout ne se passe pas comme prévu et les câbles de sécurité des personnages sont sectionnés par une explosion. Impossible de rejoindre le reste de l'équipe pour Amanda, notre protagoniste, qui n'a d'autres choix que d'entrer seule dans le complexe.
Premier objectif : Trouver comment rétablir la communication avec les membres de notre équipe (Taylor et Christopher). En se baladant dans les couloirs, on se rend vite compte que le chaos s'est emparé de la station. Les rares survivants sont complètement paranoïaques, violents et inhospitaliers.
Il faut donc avancer discrètement afin de ne pas attirer leurs attentions. Nous finissons tout de même par rencontrer un type sympa, Alex qui nous informe que tout les humains de la station sont sans cesse sous la menace d'un tueur assoiffé de sang..
Pendant une heure environ, le xénomorphe ne se montre pas, et c'est justement ce que j'ai beaucoup apprécié : la menace.
On sait qu'il y a un Alien, c'est le nom du jeu, mais on ne sait pas à quoi il ressemble, comment il se déplace, on sait juste qu'il est là, quelque part. Jusqu'à sa première apparition.
A partir de ce moment, un autre objectif évident apparaît sans que le jeu n'ai besoin de le préciser :
Survivre et surtout, ne pas croiser le regard du xénomorphe car dès lors qu'il vous aura vu, vous pourrez faire tout ce que vous voudrez, il vous traquera et vous tuera.
Après avoir découvert que les rares humains sont à la limite de la folie, que l'équipage de robots de Sébastopol devient hostile, et qu'un monstre venu de l'espace nous traque, on se sent vite seul, isolé.
Une fois tout ces éléments digéré, nous avançons prudemment au sein du vaste complexe en quête de cette fameuse boîte noire, tout en se méfiant de ces trois menaces bien réelles (les humains, les robots et l'Alien).
Disséminés de manière crédible sur les différentes surfaces du jeu, des objets devraient vous permettre de mieux appréhender les différentes menaces qui planent constamment au dessus de votre tête (au sens figuré, mais aussi au sens propre puisque le Xenomorphe se balade également dans les conduits d'aérations au plafond).
Ainsi, rapidement dans le jeu, nous obtenons un détecteur de mouvements (à portée réduite, sinon c'est pas drôle) qui s'affole de plus en plus selon la proximité de l'ennemi potentiel. Croyez-moi, vous resterez parfois plusieurs minutes cramponné à ce petit objet, même lorsqu'il n'affiche rien.
Vous trouverez également des objets à assembler, comme les médikits, qui nécessitent plusieurs composantes et permettent de se prendre une petite dose de morphine lorsque la situation devient critique, vous restituant alors toute votre santé.
Après quelques couloirs passés non sans sueurs froides, nous accédons à la boite noire de notre chère mère disparue. Pour se rendre compte que celle-ci est vide.
Aïe.
Rappelez-vous, c'était l'objectif principal de notre mission, la raison pour laquelle nous étions ici.
Maintenant, il va falloir trouver le moyen de quitter cette station froide et sinistre, en essayant de retrouver notre équipe, et pourquoi pas de mettre un terme aux agissements du monstre.
Un scénario un peu classique, somme toute, mais qui fonctionne bien dans ce type de jeu. Les objectifs s’enchaînent et se ressemblent souvent, mais l'essence du jeu, c'est l’ovniprésence* de l'Alien, à telle point que le but de la mission devient secondaire. Je dois aller récupérer un kit médical pour soigner un collègue ? Ok, mais d'abord, je me cache, j'évalue le terrain, et j'essaye de me faire tout petit.
La qualite visuelle du jeu
Là je dit oui. Je pense qu'en terme d'ambiance visuelle, on ne pouvait pas mieux faire.
Très épuré, le complexe spatial est rétro-futuriste, et nous situe bien dans l'univers Alien. On retrouve même quelques parties de la station qui sont presque identiques à celles du Nostromo (le vaisseau, dans le premier film).
Appliquer la vision du futur que pouvait avoir Ridley Scott en 1979 à un jeu, ça donne vraiment un rendu approprié à mon sens. Sur le plan graphismes, un très beau jeu, sans être miraculeux. Petite mention également pour les cinématiques.
Gameplay
En proposant un jeu en vue à la première personne, les développeurs jouent la carte de l'immersion, et c'est plutôt réussi.
Les missions sont structurées, mais souvent un peu répétitives et lentes, on a parfois l'impression qu'elles sont là pour meubler et justifier un jeu qui se base sur la survie.
Cependant, l'Alien rempli aisément son rôle et nous donne des frissons, et ça c'est appréciable. Non seulement parce qu'il fait peur en lui-même, mais en plus parce que ses déplacements sont complètements aléatoires.
Impossible donc d'établir une stratégie pour l'éviter en fonction de notre précédent parcours.
Ce qui rend le gameplay vraiment angoissant, c'est qu'il n'y a qu'un monstre, et je trouve que c'est un coup de maître d'avoir penser à centrer toute l'attention du joueur sur un seul grand méchant, à l'inverse des autres jeux du genre, qui à force de mettre pleins d'horribles créatures dans leurs jeux, finissent à mon sens par les démystifier.
Il faut savoir qu'on ne peut pas affronter l'Alien (du moins pas pendant une grande partie du jeu), car il est bien plus rapide que vous, bien plus fort et bien plus efficace (c'est un Alien en fait). Il vous traquera au moindre bruit, si il l'entend.
Si par malheur il vous voit, vous pouvez toujours essayer de courir, qui sait, peut-être que dans l'espace, vous avez une bonne étoile*.
Sebastopol, le complexe spatial, propose plusieurs cachettes plus ou moins plausibles ; casiers, placards, bureau..
Vous resterez parfois plusieurs minutes dedans, en vous auto-persuadant que vous entendez des bruits bizarres alors qu'il n'y a personne, vous avez juste peur. N’étant absolument pas un adepte de jeu d'horreur (communément appelé « lopette »), mon ressenti est peut-être quelque peu disproportionné si vous êtes un roi du genre.
En fait, le jeu met en avant l'angoisse, la tension, le suspens et non la peur en elle-même, et je suis sur que même les plus viril(e)s d’entre vous retiendront leurs souffle à de nombreuses reprises.
La qualite sonore du jeu
D'habitude, je ne consacre pas de catégorie entière à la bande son du jeu.
Mais je dois ici faire une exception, tant les bruitages et les musiques complètent parfaitement la tension que le gameplay procure.
Suivant à la seconde près l'action, les violons s'intensifient, redescendent, repartent brusquement, tandis que l'Alien se déplace bruyamment dans les conduits ou les couloirs.
Chaque porte automatisée qui s'ouvre lorsque vous passez devant vous fera oublier de respirer quelques secondes.
Je vous propose même d'aller voir cette petite vidéo pour vous rendre compte par vous-même du travail d'artiste réalisé.
Pour résumé : Alien Isolation est pour moi un jeu maîtrisant parfaitement son domaine : l'angoisse.
Si un seul Alien est présent sur la station, il rempli aisément son rôle de monstre bien stressant, géré par une IA imprévisible.
Sublimé par une ambiance visuelle très proche des films de Ridley Scott et une bande son parfaitement adaptée, le jeu réussi son pari ; nous faire paniquer comme si nous y étions, avec un sentiment de solitude intense.
Les robots humanoïdes de la station ne courent pas pour nous attraper, mais marche de manière extrêmement stressante, décidés, rapides et obstinés, quant au humains présent, ils se contentent de nous tirer dessus, au risque d'attirer quelqu'un dont on se passerait bien.
Le seul gros défaut du jeu selon moi, c'est la « routine » des missions. Si la mise en situation est efficace, la suite de la trame est souvent répétitive. L'accent a surtout été mis sur la survie face au xenomorphe, au détriment d'une histoire un peu basique.
Cela dit, l'immersion du jeu est telle que l'histoire devient un peu secondaire, on sais qu'on doit aller chercher quelque chose, le ramener à quelqu'un mais notre attention est constamment accaparée par l'Alien.
Cela ne nous sauve pas forcément de lui, mais assurément de l'ennui.
Encore une fois, je précise que je ne suis pas spécialement expert en matière de survival-horror, et que peut-être que toutes ces situations de stress ont plus d'impact sur moi qu'un joueur ou qu'une joueuse aguerri(e).
Quoi qu'il en soit, je vous recommande ce jeu, pour son originalité, son immersion, ses qualités techniques et sa fidèle retranscription de l'univers d'Alien.
Ce fut la 3ème chronique de Taylor, merci pour votre lecture, pour vos commentaires encourageants, pour votre fidélité à Xbox One France. Je tiens également à remercier mon ami Smaeïn, qui m'a gracieusement offert le jeu. N'hésitez pas à communiquer votre ressenti, nous sommes réunis ici grâce à une passion commune, le jeu vidéo, et il mérite d'être considéré, critiqué, partagé, c'est ce que j'essaye de faire par le biais de ces chroniques. Rendez-vous le 1er Mai !
Taylor
Mais heu ...
J'ai envie d'y jouer, maintenant !
Mission accomplie pour moi alors
Trés bonne chronique de ce superbe jeu.
Tout est vraiment bien respecté, que se soit cotés scénario ou même décors, dans les moindres détails.