Chronique de Taylor 6 : Limbo 30 juin 2015
Sorti le 21 Juillet 2010 sur le Xbox Live, Limbo est le premier jeu développé par Playdead, un studio indépendant danois. Grâce à un titre innovant et un gameplay accessible, Limbo sera vite adopté par la communauté Xbox, et sortira un an plus tard sur PS3 et PC. C'est en fin 2014 que Limbo voit le jour sur Xbox One. Par la suite, il sera également disponible sur Androïd et PS4.
Remportant de nombreux titres, notamment pour son ambiance, le bébé de Playdead est un succès commercial, et c'est mérité.
♦L’histoire
Limbo met le joueur dans la peau d’un petit garçon qui se réveille dans une forêt.
Aucun indice sur le scénario, pas de phrase d’introduction, pas de flashback... Le jeu nous propulse donc sans ménagement dans un univers noir et blanc en 2D. Que doit-on faire ? Quelles sont les commandes du jeu ? Quel est le but final de notre quête ? Nous découvrirons cela au fil de l’aventure.
Pas de préparation donc, et ça donne déjà un présage de bon augure. A l’heure où chaque jeu (ou presque) se doit d’indiquer (souvent par le biais d’une séance d’entraînement) les commandes, les actions possibles, la trame, Limbo préfère laisser le joueur ressentir le plaisir quelque peu oublié de la découverte par soi-même.
Après s’être levé et avoir parcouru quelques pas, nous découvrons une ambiance de jeu simple, mais très travaillée.
Nous ferons la rencontre de nombreux dangers, que ça soit des obstacles naturels, vivants ou artificiels. En parcourant ce vaste monde, nous traverserons forêts, usines, villes, rivières...
Tous ces endroits regorgent d’énigmes, de pièges, de créatures qui donneront du fil à retordre au joueur, et nécessiteront souvent plusieurs essais.
Le but de cette aventure apparaîtra à un moment avancé du jeu, et, comme de coutume, je vous laisse le soin de découvrir par vous-même le fin mot de l’histoire de ce jeu incroyablement addictif.
La jolie fin de Limbo est sujette à interprétation, et vous donnera sûrement l’envie de recommencer le jeu, ou d’attendre impatiemment l’arrivée d’Inside, le prochain titre de Playdead, qui s’annonce tout aussi éblouissant.
♦ L'aspect visuel
Envoûtant est le mot de mon vocabulaire se rapprochant le plus de mon ressenti sur toute la partie visuelle du titre.
En n’utilisant aucune couleur (sauf si nous considérons le blanc et le noir comme tels, mais c’est un autre débat), Limbo se donne une contrainte ; réussir à créer un univers riche, cohérent, attirant, développé, tout en apportant de l’émotion et de la chaleur au joueur sans le blaser par l’obscurité des décors.
Travailler avec une contrainte ouvre, à mon sens, une créativité difficilement possible à atteindre en étant libre de tout faire.
C’est donc en exploitant à fond ce concept que Limbo utilise les ombres et les lumières à son avantage.
Chaque niveau est extrêmement beau, sans avoir besoin d’effets spéciaux spectaculaires, de couleurs éclatantes et d’action frénétique.
C’est assez inhabituel de voir un style complètement différent dans un jeu, de voir un studio indépendant poser ses idées de la sorte et prendre le risque de déplaire à un certain nombre de joueurs.
Parce que oui, il faut adhérer, cette ambiance de jeu ne plaît pas à tout le monde, surtout aujourd’hui, où la planète compte de plus en plus de joueuses et de joueurs, facilement séduits par les artifices d’un titre.
L’impact visuel de Limbo réside donc dans sa gestion des décors d’ombre et de lumière, mais aussi dans les différents mouvements de ceux-ci ; les levels-designs bougent souvent en utilisant la gravité comme principe de base.
Le personnage en lui-même a les yeux blancs et très brillants, et c’est même parfois le seul indice qui nous guide dans certains lieux vraiment obscurs.
Pour l’idée de base et le travail réalisé pour la retranscrire à l’écran, amis de Playdead, je vous tire mon chapeau fictif.
♦ Le gameplay
Limbo est avant tout un magnifique jeu de plate-forme, et à ce titre, demande une certaine dextérité. Sauter au bon moment, se baisser, activer un aimant inversant la gravité, se balancer sur une corde, éviter les nombreux pièges...
La liste d’actions à effectuer pour permettre la réussite d’un niveau est longue et très variée : à aucun moment je n’ai eu l’impression de faire la même chose.
Je me rappelle d’une énigme en particulier, qui m’a fait chauffer le cerveau pendant une bonne heure ! Je me suis bien entendu formellement interdit d’utiliser l’internet, afin de finir le jeu dans les règles de l'art.
Sur les 24 chapitres de son aventure, Limbo alterne phases d’énigme, de timing et de réflexion avec brio. Tout s’enchaîne et donne envie de continuer, non-seulement pour connaître la suite de l’histoire, mais aussi pour tester à nouveau ses compétences logiques et son habelité (encore un jeu où il est difficile d’aller se coucher tôt).
Des easter eggs sont disséminés tout au long de l’histoire et permettent d’obtenir des succès Xbox Live.
Est également présent un niveau secret en empruntant un tunnel très sombre au lieu de monter une échelle pour suivre le chemin classique du jeu.
Avec ses nombreux dangers, le jeu ira parfois jusqu’à nous stresser, que ça soit par le temps, la gravité ou l’énorme scie qui nous poursuit et menace de nous trancher.
La difficulté est croissante et si l’ensemble du jeu reste relativement accessible, certains niveaux sont quand même assez ardus.
Ce qui ressort à mes yeux de cette belle expérience, c’est les moments de détente passés à jouer à Limbo.
A la fois doux et brutal, le jeu sait comment s’y prendre pour submerger le joueur, l’emmener dans l’aventure de ce petit bonhomme, et parfois même lui procurer de l’émotion.
♦ L'ambiance sonore
Que serait l’image sans le son ? Pour jouer à Limbo, il est capital d’avoir un bon casque ou une bonne paire d’enceintes (en particulier pour le niveau caché, qui demande au joueur de se fier aux sons, et non à l'image).
Les musiques minimalistes sont à l’honneur et collent parfaitement à l’ambiance visuelle.
Quant au sound-design, il est brut, strident et contraste avec la musique douce et chaleureuse pour venir nous rappeler qu’une araignée géante tente de nous tuer.
Conclusion
Limbo est un de ces ovnis qui nous surprennent par leur originalité.
Grâce à une claque visuelle ne se résumant pas simplement à des textures et graphismes sophistiqués, le joueur est d’abord déconcerté, puis envoûté par l’ambiance contrastee du titre.
Un scénario simple et touchant, qui s’avère finalement être sujet à l’interprétation du joueur, sublime le gameplay et suscite l’envie de continuer des heures durant.
Un jeu trop beau, trop bien, trop court, forcément, et le peu d’argent qu’il réclame en vaut très largement la chandelle.
J’ai pris un immense plaisir à jouer à ce jeu, vous l’aurez compris. Je vous conseille vivement de télécharger ne serait-ce que la démo jouable de Limbo (disponible sur le Xbox Live), afin de vous faire une idée précise de l’ambiance dont je parle dans ma chronique.
Un petit avis de votre part sur cette chronique ou sur ce jeu, positif comme négatif, est toujours le bienvenu ! Merci pour votre lecture, c’était déjà ma 6ème !
Je vous donne rendez-vous le premier du mois prochain, comme d’habitude, pour la 7ème Chronique de Taylor !
il est egalement disponnible sur mobile Android et probablement le playstore egalement
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Exact ! C'est ajouté, merci
Jolie Chronique même si le jeux ne me donne pas plus envie que ça
Belle chronique
Merci !